FRANCE CULTURE - LGBTQI : qui veut ne pas voir la crise humanitaire ?

36 millions de personnes LGBTI sont en réel danger de mort et plus de 400 millions sont victimes de discriminations, selon un récent rapport international. Alors qu’en France les discriminations et violences peinent à trouver une audience médiatique, la crise humanitaire est mondiale, et "oubliée"?

“Pendant les manifestations (qui ont eu lieu à Paris) en opposition au « mariage pour tous », on a eu plus de 10% de taux de suicide supplémentaire parmi les adolescents français. La part de la stigmatisation sur ce type de phénomène est très important.” 

“Il est très facile de vendre (médiatiquement) l’image d’un Yéménite qui souffre de marasme. Ça n’a pas le même impact qu’un transgenre qui se fait abattre dans la rue à Kampala… et pourtant on a là deux personnes qui sont en train de perdre leur vie. Normalement les organisations humanitaires devraient cibler n’importe quel type de population, qui ne peut pas accéder à la santé ou à la sécurité. Pour les ONG, il y a aujourd’hui un double enjeu : véritablement RECONNAITRE  cette population, puis définir une politique interne pour faire accepter cette population par les humanitaires eux-mêmes. Ces organisations ne sont pas exemptes d’homophobie, et c’est un vrai problème qui doit être réglé !”

“Il s’agit d’une crise humanitaire d’une grande ampleur, sur laquelle on a vraiment besoin de saisir des outils tels que « leave no one behind » , défini depuis 2016 : on ne doit laisser personne derrière et particulièrement ces minorités, qui souffrent d’une forme ou une autre d’exclusion sociale, voire de non accès à la santé et à la sécurité.”

Affirme  Michel Maietta, directeur du IARAN

A l’occasion de la parution du rapport "A Global Outlook on LGBTI Social Exclusion through 2030" de l'Inter-Agency Research and Analysis Network (IARAN), l’IARAN a organisé à l’IRIS un Let’s talk de l’humanitaire, sur ce thème le 15 novembre 2018. 

Comment favoriser leur inclusion et leur visibilité dans les sociétés où ils et elles vivent?  Comment répondre à une crise humanitaire qui n’en porte jamais le nom ? 

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